Les freins aux choix d’orientation
L’orientation tout au long de la vie, régie par des lois comme la dernière du 5 septembre 2018 « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », n’est pas en soi linéaire et est un processus complexe. Elle ne porte pas uniquement sur l’orientation d’un individu mais également sur les moyens que l’on met à sa disposition pour qu’il puisse opérer des choix.
L’orientation tout au long de la vie est un processus personnel et collectif conduisant des acteurs institutionnels et professionnels à répondre aux besoins d’individus.
Mais quels sont les freins à l’orientation et aux changements ?
Et comment amener les personnes à les dépasser et à être autonomes dans leurs prises de décisions ?
L’orientation tout au long de la vie est un processus complexe car cela interroge des situations, modifie des repères, etc. Dans ce processus, l’individu doit être accompagné et rendu autonome dans ses décisions en levant des freins (structurels, sociaux, individuels…) qui pourraient l’empêcher de faire des choix.
Quelles que soient les étapes de la vie scolaire et professionnelle (orientation scolaire, formation des salariés, reconversion professionnelle, insertion professionnelle), on retrouve des freins à l’orientation et aux choix semblables chez le jeune et l’adulte :
- freins structurels : parcoursup, organisation des cursus et filière, marché de l’emploi, crise sanitaire contextes économiques ;
- freins périphériques : difficultés « non professionnelles » qui empêchent de se former, de trouver un travail ou de s’engager dans une démarche d’insertion. Ces difficultés relèvent de la santé, de situations financières, de la situation familiale, etc.
- freins géographiques : territoire et mobilité ;
- freins individuels : valeurs, goûts et préférences en lien avec la construction identitaire, biais cognitifs (distorsion dans le traitement cognitif d’une information qui conduit un individu à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement) ;
- freins sociaux liés au genre, à l’environnement et au contexte familial : sexuation dans les formations professionnelles et orientation scolaire genrée des filles et des garçons, stéréotypes, croyances limitantes ; éducation et représentations sociales liées à la catégorie socio-professionnelle des parents qui influent sur l’orientation, etc.
Une réflexion partagée au niveau européen puisque, d’après la résolution du 21 novembre 2008 adoptée par le Conseil de l’Union européenne, l’orientation, en tant que processus continu, permet aux citoyens, à tout âge et tout au long de leur vie, de déterminer leurs capacités, leurs compétences et leurs intérêts, de prendre des décisions en matière d’éducation, de formation et d’emploi et de gérer leur parcours de vie personnelle dans l’éducation et la formation, au travail et dans d’autres cadres où il est possible d’acquérir et d’utiliser ces capacités et compétences. L’orientation comprend des activités individuelles ou collectives d’information, de conseil, de bilan de compétences, d’accompagnement ainsi que d’enseignement des compétences nécessaires à la prise de décision et à la gestion de carrière.
Le Plan d’Investissement dans les Compétences est un programme initié par l’Etat en coopération avec les Régions pour améliorer la qualification des jeunes et des demandeurs d’emploi. Il prévoit notamment de soutenir la remobilisation et le développement des compétences de ces personnes par le lancement d’appels à projets d’innovations et d’expérimentations : Intégration Professionnelle des Réfugiés, Prépa-apprentissage, Repérer et mobiliser les publics invisibles, 100% inclusion.
Afin de favoriser la rencontre et le partage de pratiques entre lauréats de ces AAP, une plateforme « La Place » a été initiée en 2019 et des temps d’échanges y sont régulièrement organisés via ses différentes communautés telles que la communauté PIC Nouvelle-Aquitaine.